Tambacounda. – Présente au procès de Bougane Gueye, leader politique de la coalition « Samm Sa Kaddu », Anta Babacar Ngom Diack, présidente de l’Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a tenu à souligner la conduite exemplaire de la Gendarmerie sénégalaise, tout en appelant à une réforme pour garantir l’indépendance des institutions judiciaires.
À la sortie de l’audience, Anta Babacar a salué le rôle des gendarmes présents à la barre, louant leur sens du devoir et leur objectivité : « J’en profite pour féliciter la Gendarmerie pour cette posture républicaine. En témoignant avec sincérité, nos forces de sécurité montrent leur attachement aux valeurs de vérité et de justice, malgré les pressions et les polémiques. » Une reconnaissance importante, alors que la Gendarmerie, souvent en première ligne lors de tensions politiques, se voit parfois injustement accusée d’instrumentalisation.
Anta Babacar a insisté sur la nécessité de protéger les forces de sécurité de toute influence extérieure : « Il est impératif de mettre fin à l’instrumentalisation de nos forces de défense et de sécurité, de même que de notre justice. Une telle indépendance est cruciale pour la paix et la sérénité auxquelles nous aspirons pour notre pays. »
Dans un contexte tendu autour de l’arrestation et du procès de Bougane Gueye, sa déclaration a permis de recentrer le débat sur le besoin de réforme judiciaire, un sujet cher à la coalition « Samm Sa Kaddu ». Anta Babacar a rappelé que sa présence à Tambacounda relevait d’un engagement de principe pour la justice et la démocratie, au-delà des simples solidarités partisanes. « Voir des leaders politiques poursuivis pour leurs opinions n’est pas ce que notre histoire mérite. Ce type de procès reflète des faiblesses structurelles dans notre système judiciaire », a-t-elle ajouté, évoquant une révision indispensable du parquet pour assurer une réelle indépendance des magistrats.
Elle a également évoqué les réformes qu’elle compte porter à l’Assemblée, soulignant la nécessité de revoir la gouvernance judiciaire en retirant la présidence du Conseil Supérieur de la Magistrature au chef de l’État. « Cette réforme est essentielle pour restaurer la confiance des citoyens dans nos institutions. Il est temps que nos juges décident en toute indépendance, sans crainte d’interférence », a-t-elle affirmé.